Turbulences

Instantanés poétiques

Je ne sais pas si j’ai dormi,

Je ne me souviens pas d’avoir rêvé. 

Le temps a passé, 

C’est tout ce que je sais.

Les heures, les minutes, j’aurais pu les égrener.

Ce matin, comme tant d’autres,

Avant que le réveil n’ai sonné.

Ce matin, comme tant d’autres,

Je me suis levé fatigué.

De tout ce qui fait monde, il est une fraction vivante.

De tout ce qui vit, il est une fraction sensible.

De tout ce qui est sensible, il est une fraction consciente.

Chacune, de la consciente jusqu’au tout, Liée, par une dépendance radicale, absolue, A celles qui, tout à la fois, l’englobent et la précèdent.

Reste une énigme : dans quelle fraction est né l’amour ?

Est-ce la conscience qui l’a rendu possible ? Ou l’inverse ?

Et cette autre : est-ce le soin qui précède l’amour, ou l’inverse ?

Ce sont des hommes qui me ressemblent ; Même couleur de peau, mêmes cheveux blancs. Nous vivons sur la même planète ; Mais pas dans le même monde.

Conquérants pour les uns ; Prédateurs pour les autres ; Ils ont promulgué des lois sur mesure ; Et n’ont pour morale que leur démesure.

Ils ont foré les entrailles de la terre ; Ils ont souillé jusqu’au fond des océan ; Et brûlé tout sur leur passage ; Du sol, jusqu’à la stratosphère.

Ils ont colonisé mers et continents ; Et visent maintenant l’espace. Ils ont colonisé vos désirs ; Et visent maintenant vos rêves.

Le présent ne leur suffit pas ; Ils programment votre avenir. S’il le faut, ils réécriront le passé. Craindraient-ils le jugement de l’histoire ?

Sûrs de leur force, pourquoi s’arrêteraient-ils ? Et si nous nous trompions, et s’ils étaient fragiles ? Et s’il suffisait d’un grain de sable, ou d’un poète ; Ou de vous pour, demain, les rendre obsolète ?

Du fond de la nuit, ces larmes, venues de loin,

Presque par effraction, elles m’ont fait du bien.

Comme un ami qui viendrait, me tendant la main,

Me murmurer : “Surtout, n’oublie pas d’être humain”.

Lesté de mes doutes, propulsé par mes rêves,

Sur les pas de celui que j’aurais voulu être,

Je parcours les routes, en une quête sans trêve,

Frôlant parfois mon bonheur, sans le reconnaître.

Je cherche la lumière, Mais je ne la trouve pas. Elle est partout pourtant, Je baigne littéralement dedans. Mais je ne la vois pas.

C’est comme si j’avais oublié. Oublié comment la regarder, Comment la laisser m’inonder, Comment m’en laisser imprégner, Comment m’en laisser traverser.

Alors je pense à cette araignée, Qu’un matin brumeux j’ai croisé. Dont la toile, gorgée de rosée, Se trouvait, par la lumière, sublimée, En un éphémère photophore improvisé.

L’atteindre presque. L’effleurer, un soir d’été ;

Savoir qu’on ne saura jamais, et l’accepter.

La raison cherche, quand le cœur, lui, le pressent ;

Cette quête sans fin et en soi un présent.

Dis moi, SNCF, y as-tu jamais pensé ? À tous ces poèmes, ces romans, ces essais, Auxquels tu as, à ta façon, contribué ? A la faveur de ces petits retards, de ces long trajets,

De ces moments suspendus où le temps s’étire sur voies ferrées… Le cerveau, soudain plus léger, célèbre à sa façon la liberté retrouvée. Alors les idées s’envolent, puis viennent se poser, Comme autant de papillons de papier.

Sois poli. Choisis tes mots avec soin. Respecte la ponctuation et la grammaire. Ce que tu veux dire le vaut bien.

Ris. Souris. Chante, si tu le sens ; Danse, si ça te chante.

Sème, plante ; Fleuri ton balcon ou ton jardin. Ne jette rien : Répare, partage, donne.

Tu as raison, c'est vrai, Ce n'est pas ça qui sauvera le monde. Qui serait assez fou pour le croire ? Mais sois certain d'une chose :

Chaque moment, chaque instant, Où nous cédons au renoncement ; Chaque espace, chaque fragment, Que nous concédons à la laideur ;

Est ce qui nous rapproche de la barbarie.

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Et toi,

Veux tu bien être mon ami ?

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