Traversée

Je ne suis pas sûr que ces poèmes soient de moi.

J’ai plus la sensation qu’ils m’ont traversé.

Et que je n’ai été… que leur réceptacle éphémère,

Le temps d’une fulgurance, d’un éclair.

D’où venaient-ils ?

Je ne saurais dire.

Où iront ils ensuite ?

Où bon leur semblera.

Ils sont un peu comme les neutrinos,

Ces particules cosmiques que rien n’arrête,

Qui, l’air de rien, traversent la Terre.

Poursuivant leur chemin dans l’univers.

Me traversant, ils m’ont imperceptiblement changé.

Ce qui fait que je ne saurais dire,

Si ces poèmes sont de moi,

Ou si c’est moi qui suis d’eux.